Trois Poèmes Doubles

Op.14, pour choeur et support fixe.

La rencontre d’un choeur et des machines est une parfaite métaphore de notre société contemporaine. Corps de chair et boites de plastique. Voix et lignes de code. La chaleur du profondément humain et la froideur de l’exécutif informatique face à face : caricature commune faite de ce monde agité qui nous dépasse.

Mais, le profondément humain est-il si chaud ? A l’heure des inégalités les plus sévères, l’humanité n’a semble-t-il jamais été aussi injuste avec elle-même, se lançant dans diverses guerres patriotiques, communautaristes, religieuses, essaimant obscurantismes de toutes natures et souffrances incommensurables. La froideur de l’humain qui massacre est d’une actualité brulante. Les chairs calcinées par les bombes, conséquences du grand jeu d’un pouvoir toujours aussi glacial.

Et l’exécutif informatique est-il si froid ? Quand des familles communiquent leur amour autour du globe par satellites, quand tout le savoir du monde est accessible sous le pouce, quand il faut des IA conversationnelles pour combler le vide affectif laissé par les siens, quand des sex-toys connectés nous font jouir, quand des programmes génèrent des peintures, des poèmes, des symphonies ; ces machines viennent compenser la froideur de nos existences par un feu qui n’apparait plus si artificiel. Nier notre dépendance à tous ces « zéros » et ces « uns » devient impossible, tout autant que de cerner qui de l’homme ou de la machine domine sur l’autre.

Par une forme de spiritualité contemporaine, les textes de Paul d’Antoine illustrent à merveille ces sensations de submersions et d’impuissances qui nous accablent à l’orée de ces perceptions ambivalentes. Comprendre notre monde semble impossible, mais, malgré tout, pourvus d’une poésie très symbolique, ces textes laissent une place significative à l’espoir en l’humanité, et en la possibilité du bonheur.

En collaboration avec le GMEM, le Chœur Philharmonique de Marseille s'est prêté au jeu des sessions d'enregistrements du matériau sonore nécessaire à cette œuvre. Lucas Sonzogni et éOle remercie chaleureusement ces deux structures, ainsi que Martin Laskawiec et Mathilde Lavignac pour l'encadrement vocal de ces sessions.

Créé le 3 Décembre 2024 par Le Transcontemporain à St Pierre des Cuisines de Toulouse.

Adagio pour Cordes et Support Fixe

Op.6, pour orchestre à cordes et acousmonium.

Autour d’échelles basées sur la fonction exponentielle, ici image d’une forme de destruction contemporaine, cette pièce laisse se déployer un iambe dans un double espace acoustique et électroacoustique. Une fois à son apogée, l’ouverture harmonique suit un inéluctable destin de contraction, pour retrouver sa forme primaire originelle.

Adagio pour Cordes et Support Fixe Quadriphonique, Op.6. Créé le 21 mai 2012 au CNSMD Lyon dirigé par Nicolas André.

Pièce Perdue n°2

Op.5, pour violon, violoncelle, piano, et bande stéréophonique

Créé le 17 janvier 2011 au CNSMD de Lyon, sous la direction de Michele Tadini et Robert Pascal. Enregistrement ici du 24 Avril 2012. Violoncelle : Raphael Guinzburg. Violon : Nicolas Sublet. Piano : Vincent Mardon.

Pièce Stéréophonique

Op.3, pièce acousmatique

Lucas Sonzogni, Pièce stéréophonique, Op.3. Créée au conservatoire de Toulouse en juin 2010.

Avec tous mes remerciements à Bertrand Dubedout.

Pièce Perdue n°1 «En Compagnie»

Op.2, pour deux clarinettes, piano, et bande stéréophonique

Commande éOle. Créée au Conservatoire de Toulouse le 6 mars 2010 sous la direction de Bertrand Dubedout. Piano : Marie-Laure Dupont, Clarinettes : Anthony Lézian et Guillaume Pastre.